The dead girl
The dead girl, un film de Karen Moncrieff avec Toni Collette, Brittany Murphy
La découverte du corps d’une jeune femme assassinée va bouleverser quatre vies. Celle de la femme soumise à sa mère qui découvre le corps, celle d’une jeune femme qui espère que le corps retrouvé est celui de sa sœur disparue, celle de l’épouse qui découvre que son mari est le tueur, celle de la mère qui part à la découverte de sa fille. Quatre destins pour celui d’une femme qui rêvait de changer de vie.
The dead girl est un film coup de poing. Sur le même principe que Babel : faire d’entrecroiser les destins de personnes que rien ne lie a priori, Karen Moncrieff construit un récit qui parvient à rester fluide et cohérent. Ce faisant, elle éclaire cinq vies de femme d’aujourd’hui. Des femmes pétries de doutes, de contradictions mais incroyablement fortes et capables de résister au pire avec une dignité qui laisse pantois.
Toutes sont malades du manque : malade du manque d’amour, du manque de vie, du manque d’attention, de la culpabilité d’avoir un jour oublié d’ouvrir les yeux pour voir le pire. Toutes tentent de survivre tant bien que mal avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins de concessions à ce que la morale permet. Toutes sont servies par un jeu d’actrice proprement fabuleux qui fait passer une émotion et une tension qui ne se relâchent jamais.
C’est d’autant plus fort que le regard qui est porté sur ces tranches de vie est exempt de tout jugement : de la prostituée à celle qui accepte le pire, la réalisatrice se contente de rendre des faits, des liens, des actes, concentrant de ce fait l’attention du spectateur sur le plus important : ses personnages.
Sobre, poignant, fort, The dead girl est sans conteste un des films les plus réussis que j’ai vu ces derniers mois.