Trollitude

Publié le par Chiffonnette

 
Le deuxième roman envoyé par Sophie depuis son île dans le cadre du swap!
 
Ange, photographe de publicité réputé, homosexuel et branché vit en solitaire jusqu’au jour où il sauve d’une bande de jeunes voyous ce qui ressemble à toute première vue à un chat. Mais ce qu’il recueille ainsi est beaucoup plus dangereux qu’un chat. C’est un bébé troll. Perdu, mignon, attendrissant, mais sauvage et dangereux. Un grand fauve. Sauf que de fils en aiguilles, de recherches zoologiques en apprivoisement, Ange va s’attacher à cet être. Un être qui s’avère de moins en moins animal et de plus en plus proche de l’humain. Et si les légendes avaient raison ?
 
Ce que j’ai trouvé intéressant avec ce roman est le parti pris de l’auteur de présenter en alternance avec l’histoire même des extraits d’histoires, de contes et d’œuvres folkloriques nordiques, des extraits d’ouvrages de recherche universitaire et de vulgarisation sur les carnassiers qui donnent un aspect de réalité à son point de départ. Les trolls ne sont pas un fruit de l’imagination humaine. Ils sont rares, mais réels. Cela donne des pages parfois savoureuses, et presque toujours intéressantes. L’étrange d’insinue petit à petit. On pense au départ se trouver devant une belle histoire d’attachement entre humain et animal. Puis s’introduisent des petits éléments dérangeants. L’enfant troll défend son territoire, mais il est aussi capable de peindre, et de réflexion. Et que penser de ces événements étranges qui se produisent aux lisières de villes où les apparitions de trolls adultes se multiplient ? Les légendes prennent de plus en plus de poids, de réalité. J’ai aimé le fait que l’auteur ne répond à aucune des questions posées, laissant après un retournement de situation relativement inattendu et drôle son lecteur inventer. Le successeur de l’homme sera peut-être le troll mes amis ! Mais dommage que Johanna Sinisalo n’ait pas plus creusé sur l’enfant troll. Il y avait matière à développement. J’avoue être restée un peu sur ma faim
Par contre, je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher aux personnages : le photographe de pub stressé qui trouve un sens à sa vie, le directeur d’agence publicitaire ambitieux et rusé, la petite fiancée asiatique, le vétérinaire étrange, etc. Leur vie sentimentale prend parfois un peu trop de place, même si c’est elle qui au final, permet que l’histoire bascule vers la folie totale. La qualité de l’ouvrage est aussi son défaut : intercaler des passages ”théoriques“ et littéraires sur les trolls donne du dynamisme à la narration, mais elle la hache aussi un peu trop. On aurait pu se passer de certaines de ces digressions.
En tout cas une lecture agréable.
 
L'avis de Sophie.
 
 
Johanna Sinisalo, Jamais avant le coucher du soleil, Babel, 2005, 317 p.
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Commenter cet article
M
<br /> J'aime bien ton commentaire et te rejoins sur l'appréciation comme quoi l'auteur aurait pu plus approfondir la psychologie du troll, montrer son apprivoisement progressif...<br /> Hop, lien vers ton article ! :)<br /> <br /> <br />
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K
La tentation est diablement grande ;-s. Hop, c'est inscrit dans mon calepin!
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C
Pôvres petits carnets, qu'est-ce qu'on ne leur fait pas subir quand même!!
C
ah, vile tentatrice !:) je sens que si je le trouve, je craque !
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C
Nyé hé hé hé hé!!  Ce n'est qu'une vengeance pour ce qu'on fait subir à ma LAL ailleurs <br /> ;-)) Et puis les victimes sont consentantes, c'est ça qui est bien!